Pour commémorer
le centenaire de l’Armistice de la guerre 14-18, l’association Cimetière du Vil
a proposé une visite guidée dimanche 11 novembre à 15 heures. 37 personnes ont
suivi sous un beau soleil d’automne Dany Guillou-Beuzit revêtue pour l’occasion
de son mantel, cape de deuil traditionnelle.
36 000 communes françaises ont érigé
un Monument aux Morts entre 1920 et 1929, marché juteux pour les entreprises
qui proposaient des modèles sur catalogues aux municipalités. Pour éviter des
dérives, l'État a imposé que des commissions départementales contrôlent la
qualité artistique des « projets » et vérifie qu’ils ne portent pas d'emblèmes
ou d'épitaphes religieux dans les lieux publics, ce qui n’a pas toujours été
respecté.
Inauguration le 12 juin 1921 |
Dans le
Finistère, depuis des générations des tailleurs de pierre, des sculpteurs travaillent
les pierres du pays, le granit et le kersanton, pour les églises et les
cimetières, si bien que les Monuments aux Morts du département sont souvent
plus originaux que dans d’autres régions et la commission de contrôle du
Finistère était composée de gens compétents, le chanoine Abgrall, le photographe
Villard, l’archiviste départemental, M. Waquet, et deux architectes, mais parfois
la commission est intervenue tardivement, elle donne par chance un avis favorable pour le Monument
aux Morts de Saint-Pol, en 1923, près de trois ans après son inauguration !
Dany Guillou Beuzit a d’abord invité les
visiteurs à observer le monument conçu par le Finistérien René Quillivic qui a
sculpté les bronzes du fantassin et du marin, les parties en kersanton ont été
exécutées par Donnart, sculpteur-statuaire à Landerneau. Le
12 Juin 1921 ont été inaugurés ce monument et une plaque en schiste avec un
fronton de kersanton, exécutée également par Donnart, fixée sur le mur ouest de
la chapelle des Agonisants à l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz.
158 noms sont gravés sur les deux
monuments commé-moratifs mais quatre noms sont différents. Le Livre d’or voulu
par le Ministère
des Pensions comporte pour la commune 128 noms de ceux qui résidaient à Roscoff
en septembre 39 et ont la mention Mort pour la France, 8 noms
ne sont pas sur le Monument aux Morts. Pour l’exposition de 2014, 180 fiches ont
été établies de morts liés à Roscoff mais très peu sont inhumés dans ce
cimetière ou à Kermenguy. En effet, pendant la Guerre, les morts sur le champ
de bataille étaient inhumés sur place près des postes de secours et des
tranchées ou dans les cimetières des communes les plus proches. Grâce au site
du Ministère de la Défense Sépulturesmilitaires, nous savons que 31
Roscovites ont été inhumés dans des carrés militaires communaux ou des
nécropoles. 54 sont portés disparus sur terre ou en mer, mais les
familles ont parfois mis une plaque à leur mémoire sur leur concession.
Ont été inhumés à Roscoff ceux qui
sont morts dans un hôpital des suites de leur blessures ou de maladie dont les
dépouilles ont été ramenées rapidement et ceux qui ont été rapatriés par
convois à partir de septembre 1920 à la demande des familles. Pour la Bretagne,
les corps arrivaient par trains de marchandise à Rennes en provenance des gares
de Creil ou de Brienne-le Château et de Marseille pour les soldats de l'armée
d'Orient. 39 sont ainsi revenus par convois à Roscoff.
En un siècle, bien des familles ont
quitté Roscoff, des tombes ont été abandonnées, trois ont été enlevées en 2016
par la municipalité. Le temps de la visite, les participants ont déposé symboliquement une ou deux bougies
sur les dix tombes restantes qui mentionnent chacune un ou deux Morts pour la
France et écouté les explications concernant treize soldats.
24
bougies-leds avaient été déposées samedi soir autour du Monument aux Morts par
des membres des associations ASSR et Cimetière du Vil et un marque-page conçu
par les deux associations a été remis aux visiteurs en hommage aux
morts roscovites de la Grande Guerre.
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