mardi 30 août 2022

Forum des associations

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mardi 9 août 2022

LES ÉPITAPHES


Didier de Calan vient de publier La petite manufacture des épitaphes, pleine d’humour dont nous vous recommandons la lecture. Il cite une seule épitaphe relevée dans le cimetière du Vil (page 36), le quatrain rimé de la tombe du capitaine au long cours Joseph Servet :


J’ai fait sept fois le tour du monde

Affrontant les mers et les vents

J'ai su, ô vérité profonde

Que hors Dieu, tout est néant.


Il n’avait en effet pas grand-chose à se mettre sous la dent car les Roscovites se contentent généralement de faire inscrire les noms des défunts, les dates de naissance et de décès, le grade des marins, leurs décorations suivis des formules classiques : Priez pour eux, Requiescant in pace, De profundis, Regrets. Ils ne se permettent pas de faire de l’humour sur les tombales de leurs chers défunts.


 Sur le tombeau classique en kersanton  en 2G-09-07, est gravée sur le coffre à l’est la formule banale « Priez pour lui » pour le docteur Joseph Gras, médecin de marine, tandis que sur le coffre à l’ouest pour son épouse Émilie Dagort, née à Saint-Pierre-et-Miquelon, on rencontre une formule plus rare  Venez à moi.


La devise en breton  Feiz ha breiz (Foi et Bretagne), titre d’un périodique catholique breton qui paraît à partir de 1865, est gravée dans le granit de la tombe d’un bretonnant au nom prédestiné : Jean-Marie Breton (3G-01-04). La devise bretonne du sieur de Kererault Mervel da veva, (Mourir pour vivre) est gravée à l’avant du socle de  la tombe de Germaine Jayet de Gercourt (1D-03-02) et sur une plaque de schiste à la mémoire de Suzan Clarke, grand-mère du peintre Charles de Kergariou, dit Kerga (2D-10-06).

 

Les éloges


Didier de Calan consacre deux pages aux éloges (p. 51-52). Nous en rencontrons deux au cimetière du Vil.  L’éloge de Jean-Marie Mallebay, armateur et quelque peu contrebandier, est gravé sur le côté droit du tombeau néo-classique avec acrotères en kersanton (1D-01-01) :

Ici repose le corps de J. M. C. MALLEBAY,

mort le 15 avril 1836 âgé de 74 ans

S’oubliant toujours pour le bonheur des autres

Ses rares qualités ainsi que ses vertus le firent aimer 

de tous ceux qui surent l’aprecier

Bon, juste, il sut toute sa vie faire le bien sans ostentation.

 

L’épitaphe de Charles Marty, gardien de la Station biologique, a été rédigée par le directeur Yves Delage. La plaque de bronze, le médaillon, sculpté par Quidor, sont posés sur une rocaille élevée par souscription.

 


 

Tombes de prêtres


Sur les tombes de prêtres, il est fréquent de voir un calice sculpté sur la stèle ou gravé dans la pierre tombale et un verset biblique en épitaphe.


Sur la tombe de
Claude Guillerm (2D-08-02), outre le calice et le monogramme IHS, figure un verset de l’Ecclésiaste : Dilectus Deo et hominibus/Cujus memoria in Benedictione/est/Eccl. XLVI (Bien-aimé de Dieu et des hommes, dont la mémoire est en bénédiction) ; sur la tombe du chanoine Creignou (2G-11-01), un verset du Psaume 111 : in memorià æternà/erit Justus (Le juste jamais ne chancelle, il sera en mémoire éternelle) et pour l’abbé Jean-Marie Cohanec, le verset 2 du psaume 40, tracé à l’anglaise : Beatus qui intellegit/In die mala/Liberabit eum Dominus (Heureux qui pense au pauvre et au faible, au jour de malheur, le Seigneur le délivrera).

 


Tombes d’enfants


Les épitaphes sur les tombes d’enfants et de jeunes gens sont rarement originales : Regrets, A notre petite sœur chérie, Elle aimait trop le ciel pour rester sur la terre (2G-13-01).

Deux tombes se distinguent par de plus longues épitaphes 

« Pourquoi pleurez-vous?/ ne savez-vous pas que Jésus/m’a donné en échange/des épines et des/tristesses de la terre/les ineffables joies/du ciel », sur la tombale de marbre blanc de Germaine Jayet de Gercourt, décédée à 24 ans (1D-03/02). 

Sur la tombe voisine (1D/03/03), au fond d’une petite chapelle avec colonnettes en stuc et marbre blanc, sur une plaque de marbre blanc : « Adieu Jeannette martyre du destin/Dors en paix/Toi si douce si caressante/Ravie à notre affection/Nous veillerons sur tes cendres/Dors enfant chérie ». Sur des plaques de marbre blanc, suivant la forme du toit : « Nénette au ciel voir tante Jeanne/Mimi moi et [illisible]/Voir Jésus Maman et Papa/Et puis plus rien ».