Didier de Calan vient de publier La petite manufacture des épitaphes, pleine d’humour dont nous vous recommandons la lecture. Il cite une seule épitaphe relevée dans le cimetière du Vil (page 36), le quatrain rimé de la tombe du capitaine au long cours Joseph Servet :
J’ai fait sept fois le tour du monde
Affrontant les mers et les vents
J'ai su, ô vérité profonde
Que hors Dieu, tout est néant.
Il n’avait en effet pas grand-chose à se mettre sous la dent car les Roscovites se contentent généralement de faire inscrire les noms des défunts, les dates de naissance et de décès, le grade des marins, leurs décorations suivis des formules classiques : Priez pour eux, Requiescant in pace, De profundis, Regrets. Ils ne se permettent pas de faire de l’humour sur les tombales de leurs chers défunts.
La devise en breton Feiz ha breiz (Foi et Bretagne),
titre d’un périodique catholique breton qui paraît à partir de 1865, est gravée
dans le granit de la tombe d’un bretonnant au nom prédestiné : Jean-Marie
Breton (3G-01-04). La devise bretonne du sieur de Kererault Mervel
da veva, (Mourir pour vivre)
est gravée à l’avant du socle de la
tombe de Germaine Jayet de Gercourt (1D-03-02) et sur une plaque de schiste à
la mémoire de Suzan Clarke, grand-mère du peintre Charles de Kergariou, dit
Kerga (2D-10-06).
Les éloges
Ici repose le corps de J. M. C. MALLEBAY,
mort le 15 avril 1836
âgé de 74 ans
S’oubliant toujours
pour le bonheur des autres
Ses rares qualités ainsi que ses vertus le firent aimer
de tous ceux qui surent l’aprecier
Bon, juste, il sut toute sa vie faire le bien sans ostentation.
L’épitaphe de Charles
Marty, gardien de la Station biologique, a été rédigée par le directeur Yves Delage.
La plaque de bronze, le médaillon, sculpté par Quidor, sont posés sur une
rocaille élevée par souscription.
Tombes de prêtres
Sur les tombes de prêtres, il est fréquent de voir un calice sculpté sur la stèle ou gravé dans la pierre tombale et un verset biblique en épitaphe.
Sur la tombe de Claude Guillerm (2D-08-02), outre le calice et le monogramme IHS, figure un verset de
l’Ecclésiaste : Dilectus Deo et
hominibus/Cujus memoria in Benedictione/est/Eccl.
XLVI (Bien-aimé de Dieu
et des hommes, dont la mémoire est en bénédiction) ;
sur la tombe du chanoine Creignou (2G-11-01), un verset du Psaume 111 : in memorià æternà/erit Justus (Le juste jamais ne chancelle, il
sera en mémoire éternelle) et pour l’abbé
Jean-Marie Cohanec, le verset 2 du psaume 40, tracé à l’anglaise : Beatus qui intellegit/In die mala/Liberabit eum Dominus (Heureux qui pense au pauvre et au faible, au jour de
malheur, le Seigneur le délivrera).
Tombes d’enfants
Les
épitaphes sur les tombes d’enfants et de jeunes gens sont rarement originales :
Regrets, A notre petite sœur chérie, Elle
aimait trop le ciel pour rester sur la terre
(2G-13-01).
Deux tombes se distinguent par de plus longues épitaphes :
« Pourquoi pleurez-vous?/ ne savez-vous pas que Jésus/m’a donné en échange/des épines et des/tristesses de la terre/les ineffables joies/du ciel », sur la tombale de marbre blanc de Germaine Jayet de Gercourt, décédée à 24 ans (1D-03/02).
Sur la
tombe voisine (1D/03/03), au fond d’une petite chapelle avec colonnettes en
stuc et marbre
blanc, sur une plaque de marbre blanc : « Adieu
Jeannette martyre du destin/Dors en paix/Toi si douce si caressante/Ravie à notre affection/Nous veillerons sur tes cendres/Dors enfant chérie ». Sur des plaques de marbre blanc, suivant la forme du
toit : « Nénette au ciel voir
tante Jeanne/Mimi moi et [illisible]/Voir Jésus Maman et Papa/Et puis plus rien ».
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