Le 2 mai 2018, après une matinée bien pluvieuse et un vent persistant,
les visiteurs étaient peu nombreux à répondre à l’invitation
de l’association à venir découvrir le cimetière du Vil mais ils ont montré de
l’intérêt, ont posé des questions et même pris des notes.
Après un rapide
historique des cimetières de Roscoff, Dany Guillou-Beuzit a expliqué ce
qu’était le kersanton, « la seule roche au monde qui doit son nom à un
toponyme breton » d’après Louis Chauris. Le hameau de kersanton, en
Loperhet, est à l’origine du terme scientifique de kersantite. Ce n’est pas un
granite mais une roche composée d’amphibole, de mica, de feldspath et de
quartz. Il en existe plusieurs variétés de composition différente et de couleur
allant du gris bleuâtre au presque noir, le plus estimé. Sa
particularité : c’est une roche tendre quand elle vient d’être extraite et
donc plus facile à sculpter que le granite, qui durcit ensuite à l’air et
devient résistante. Elle a été beaucoup utilisée pour la statuaire et dans
l’art funéraire en Finistère jusqu’au 20e siècle. Pour un non-spécialiste,
il est parfois difficile de le distinguer d’un granite quand il est assez
clair.
Devant la chapelle Bagot. Cliché Rémy Sanquer. |
Tombe de Joseph SALAUN |
Nous avons d’abord observé le tombeau néo-classique
de la famille Mallebay (1 D-1-1) avec son fronton triangulaire et
acrotères, en kersanton, puis la tombe de Joseph
Salaun (1D-1-10), récemment remise en état, avec
son socle de croix
imitant une rocaille, portant un parchemin gravé.
Le monument de Joseph Yves Servet (1D-4 et 5)
est
sans doute le plus représentatif de ce que permet le kersanton, la finesse de
sculpture du canot à clins, de la grosse chaîne d’une ancre de marine
reposant sur
la rocaille où se devine le nom de l’entreprise de Brest Metterie, à qui Servet
avait commandé le monument après avoir obtenu quatre concessions en décembre
1893.
La chapelle néo-classique de la famille Bagot, commandée par Alphonse
Bagot, ancien maire de Roscoff de 1843 à 1848, est signée du tombier brestois Jules Poilleu. La concession à
perpétuité est prise en 1875 pour un emplacement de dimensions supérieures aux
dimensions habituelles (4,6 m sur 4 m) à l’angle nord-est pour y
édifier la chapelle en kersanton de plan rectangulaire.
Chapelle BAGOT : détails du fronton triangulaire, acrotères et symbole du sablier ailé |
Les tombes jumelles de la famille Pétel, en forme de maies, ne sont pas en kersanton mais en granite gris reposant sur pattes de lion en marbre blanc. Les croix rondes avec feuilles de lierre sont en revanche sculptées en kersanton.
Lors d’une précédente visite, l’histoire de la famille d’Herbais et
alliés avait été évoquée, celle de François
Xavier d’Herbais de Thun, qui a participé à la guerre d’Indépendance des
États-Unis, et celle de ses
fils pendant la Révolution.
Pour terminer la visite, nous avons tenu à voir deux tombes menacées de disparition avant l’été : celle de Madeleine Péculier, née à Paris et décédée à 10 ans, au préventorium de la clinique de l’Aber avec sa petite croix latine ronde en kersanton, émouvante avec le livre de marbre blanc portant autrefois une photo qui a pâli avec le temps et son petit ange en biscuit (2G-13-2) ; celle de Juste Aimable Potin (2G-10-06), décédé en 1877 ; la dalle de schiste ardoisier où est gravé « gardien de batterie au fort Bloscon » est surmontée elle aussi d’une petite croix latine sur socle en kersanton.
Nous avons donc simplement regardé les armoiries en
kersanton de la tombe la plus à l’est ; à droite, les armoiries de Floyd
avec un chevron accompagné de trois corneilles, et à gauche, les armoiries d’Herbais
dont le blason est : « d'argent au lion de gueules
armé, couronné et lampassé d'or, à l'orle de huit coquilles d'azur», armoiries conjointes surmontées de la
couronne comtale et encadrées de lions dressés.
Pour terminer la visite, nous avons tenu à voir deux tombes menacées de disparition avant l’été : celle de Madeleine Péculier, née à Paris et décédée à 10 ans, au préventorium de la clinique de l’Aber avec sa petite croix latine ronde en kersanton, émouvante avec le livre de marbre blanc portant autrefois une photo qui a pâli avec le temps et son petit ange en biscuit (2G-13-2) ; celle de Juste Aimable Potin (2G-10-06), décédé en 1877 ; la dalle de schiste ardoisier où est gravé « gardien de batterie au fort Bloscon » est surmontée elle aussi d’une petite croix latine sur socle en kersanton.
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