mercredi 19 décembre 2018

L'inhumation en caveau au cimetière du Vil

 
Une famille avait essuyé un refus d’inhumer un parent dans son caveau au cimetière du Vil en septembre 2015 et avait porté l’affaire en justice. Le 1er juin 2017, le tribunal administratif de Rennes avait demandé au maire de Roscoff de réexaminer la demande d'inhumation dans un délai d'un mois. La commune de Roscoff avait refusé et fait appel.
 
La cour d’appel de Nantes avait estimé que l’inhumation en caveau n’était pas possible, le délai de cinq ans après le vote 18 décembre 2009 engageant la procédure de fermeture étant dépassé.
 
Le Conseil d'Etat a fait une lecture stricte du second paragraphe de l’article L. 2223-6 du code général des collectivités territoriales n’évoquant pas de délai :
"Toutefois, les inhumations peuvent continuer à être faites dans les caveaux de famille édifiés dans les cimetières désaffectés, à concurrence du nombre de places disponibles au moment de la fermeture de ces cimetières, à condition que ceux-ci satisfassent aux prescriptions légales d'hygiène et de salubrité et que l'affectation du sol à un autre usage ne soit pas reconnue d'utilité publique."
 
Le Conseil d’État juge que la cour administrative d'appel de Nantes a commis une erreur de droit et annule l’arrêt de cette juridiction. Dans le cas présent, l’inhumation est possible puisque les conditions du code sont remplies. Elle décide en outre par l’article 3 de l’arrêt du 9 novembre 2018 :
La commune de Roscoff versera la somme globale de 3 000 euros à M. A...B...et autres au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. Les conclusions présentées par la commune de Roscoff au titre des mêmes dispositions sont rejetées.
 
L’intégralité de l’arrêt est en ligne https://juricaf.org/arret/FRANCE-CONSEILDETAT-20181109-416683
 
Sans même attendre la clôture de l'instruction, les revues juridiques commentent l’arrêt qui devrait faire jurisprudence.
http://www.affaires-publiques.org/textof/jplist/ac-gp/index-chrono.htm
CE 9 novembre 2018 M. B et autres n° 41668 


La fermeture d'un cimetière décidée par une commune fait obstacle à l'octroi de toute nouvelle concession et à toute nouvelle inhumation en terrain commun mais n'interdit pas, tant que l'affectation du sol à un autre usage n'a pas été reconnue d'utilité publique, la poursuite des inhumations en terrain concédé dans les caveaux de famille.


 
Notre association est heureuse de l'évolution de ce dossier
 et vous souhaite un joyeux Noël.





 

mercredi 5 décembre 2018

La municipalité veut vider le cimetière du Vil : un coût pour le contribuable roscovite !

 Le 29 et 30 novembre, le cimetière du Vil était fermé. Samedi 1er décembre nous avons constaté que cinq tombes avaient été enlevées.


1D-04-02
1D-04-02 GAUCHERAUD

1D-06-07 MAIGNOU

1G-05-04 GRANET

1G-06-08 BUINIER-DIROU

5G-01-14 GIACOMETTI-LE DUFF







1D-06-07


1G-06-08
 
.
1G-05-04








          
5G-01-14

  













5G-02-15















 







Les ornements funéraires de la tombe 5G-01-14  (crucifix, couronne en barbotine) ont été déposés sans soin sur une tombe voisine 5G-02-15, la plaque de schiste portant le nom du défunt posée contre une pierre d’entourage. 

 Certes, les concessions étaient échues mais aucune de ces tombes n’était en mauvais état.
La procédure de fermeture du cimetière est engagée le 18 décembre 2009, sous le motif que « l’ancien cimetière présente un danger aux abords de certaines tombes et monuments en raison de leur vétusté et de leur état d’abandon ». Depuis 2009, aucun arrêté de péril n’a été pris. 41 tombes ont été enlevées depuis avril 2016 parce que les concessions étaient échues et non en raison de leur danger potentiel.
 
 Le 23 mars 2016, le maire avait rendu compte au conseil municipal de sa décision n°2016-07 – Mission de prestation d’exhumation au cimetière confiée à la société KERGUIDUFF de TAULE (29) pour un montant de 2 665,00 € HT. Dix tombes avaient été enlevées en avril, le coût s’élevait donc à 266,5 € HT par tombe. Le marché était renouvelable une fois et 26 tombes ont été enlevées en décembre-janvier pour un montant de 6 929€ HT soit toujours 266,5 € HT par tombe.
 
Aucune nouvelle décision à ce sujet n’a été annoncée en conseil municipal. Les cinq tombes ont été enlevées par l’entreprise Kerguiduff de Taulé, sur simple bon de commande. La facture est de 1 916,65 HT (2 299,98 euros TTC ) pour cinq tombes, soit 383,33 € HT, 460 € TTC par tombe). Le prix a donc sérieusement augmenté entre 2016 et 2018, presque 43,83 % de hausse !
 
 
 



mercredi 14 novembre 2018

Visite du 11 novembre 2018 : Hommage aux morts roscovites de la Grande Guerre


Pour commémorer le centenaire de l’Armistice de la guerre 14-18, l’association Cimetière du Vil a proposé une visite guidée dimanche 11 novembre à 15 heures. 37 personnes ont suivi sous un beau soleil d’automne Dany Guillou-Beuzit revêtue pour l’occasion de son mantel, cape de deuil traditionnelle.

36 000 communes françaises ont érigé un Monument aux Morts entre 1920 et 1929, marché juteux pour les entreprises qui proposaient des modèles sur catalogues aux municipalités. Pour éviter des dérives, l'État a imposé que des commissions départementales contrôlent la qualité artistique des « projets » et vérifie qu’ils ne portent pas d'emblèmes ou d'épitaphes religieux dans les lieux publics, ce qui n’a pas toujours été respecté.

Inauguration le 12 juin 1921
Dans le Finistère, depuis des générations des tailleurs de pierre, des sculpteurs travaillent les pierres du pays, le granit et le kersanton, pour les églises et les cimetières, si bien que les Monuments aux Morts du département sont souvent plus originaux que dans d’autres régions et la commission de contrôle du Finistère était composée de gens compétents, le chanoine Abgrall, le photographe Villard, l’archiviste départemental, M. Waquet, et deux architectes, mais parfois la commission est intervenue tardivement, elle donne par chance un avis favorable pour le Monument aux Morts de Saint-Pol, en 1923, près de trois ans après son inauguration !

Dany Guillou Beuzit a d’abord invité les visiteurs à observer le monument conçu par le Finistérien René Quillivic qui a sculpté les bronzes du fantassin et du marin, les parties en kersanton ont été exécutées par Donnart, sculpteur-statuaire à Landerneau. Le 12 Juin 1921 ont été inaugurés ce monument et une plaque en schiste avec un fronton de kersanton, exécutée également par Donnart, fixée sur le mur ouest de la chapelle des Agonisants à l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz.

158 noms sont gravés sur les deux monuments commé-moratifs mais quatre noms sont différents. Le Livre d’or voulu par le Ministère des Pensions comporte pour la commune 128 noms de ceux qui résidaient à Roscoff en septembre 39 et ont la mention Mort pour la France, 8 noms ne sont pas sur le Monument aux Morts. Pour l’exposition de 2014, 180 fiches ont été établies de morts liés à Roscoff mais très peu sont inhumés dans ce cimetière ou à Kermenguy. En effet, pendant la Guerre, les morts sur le champ de bataille étaient inhumés sur place près des postes de secours et des tranchées ou dans les cimetières des communes les plus proches. Grâce au site du Ministère de la Défense Sépulturesmilitaires, nous savons que 31 Roscovites ont été inhumés dans des carrés militaires communaux ou des nécropoles. 54 sont portés disparus sur terre ou en mer, mais les familles ont parfois mis une plaque à leur mémoire sur leur concession.

Ont été inhumés à Roscoff ceux qui sont morts dans un hôpital des suites de leur blessures ou de maladie dont les dépouilles ont été ramenées rapidement et ceux qui ont été rapatriés par convois à partir de septembre 1920 à la demande des familles. Pour la Bretagne, les corps arrivaient par trains de marchandise à Rennes en provenance des gares de Creil ou de Brienne-le Château et de Marseille pour les soldats de l'armée d'Orient. 39 sont ainsi revenus par convois à Roscoff.

En un siècle, bien des familles ont quitté Roscoff, des tombes ont été abandonnées, trois ont été enlevées en 2016 par la municipalité. Le temps de la visite, les participants ont déposé symboliquement une ou deux bougies sur les dix tombes restantes qui mentionnent chacune un ou deux Morts pour la France et écouté les explications concernant treize soldats.

24 bougies-leds avaient été déposées samedi soir autour du Monument aux Morts par des membres des associations ASSR et Cimetière du Vil et un marque-page conçu par les deux associations a été remis aux visiteurs en hommage aux morts roscovites de la Grande Guerre.
 
 
 
 

dimanche 16 septembre 2018

Journées Européennes du Patrimoine : le cimetière du Vil : terre de partage

Par un soleil radieux, une trentaine de personnes ont participé à la visite du Cimetière du Vil, le samedi 15 septembre 2018.
 
 
Le  thème des journées européennes du patrimoine était  pour cette année « L’art du partage »; le cimetière du Vil en est un bon exemple.
Depuis des siècles, Roscoff  est ouvert sur le monde. Après l’âge d’or des 16e et 17e siècles et la période de contrebande au 18e siècle, l’activité de maraîchage se développe au 19e siècle, mais la commune est trop petite pour nourrir tous ses habitants. Certains quittent le pays, capitaines au long-cours, militaires, marchands d’oignons, etc. et meurent parfois loin de Roscoff, leur nom et le lieu de décès sont inscrits sur les tombes familiales quand ils n’ont pu être inhumés au pays. D’autres, négociants, militaires, douaniers, artistes, scientifiques, malades,  venus d’ailleurs, meurent à Roscoff.
Dany Guillou-Beuzit a invité les participants à lire les inscriptions tombales qui reflètent ce double mouvement.  
Tombe de J. A Potin
Les visiteurs ont observé les tombes du négociant Mallebay, venu de Lyon, le monument du capitaine au long-cours Servet, les tombes des famille Denis, Oulhen, Guyader, la chapelle 
Tombe d'enfant
Bagot
, la tombe de l’artiste peintre Henri Gerbault, les tombes et monument des naufragés de l’Hilda, les tombes des petits  malades de Perharidy, du grand zoologiste et généticien Georges Teissier, du héros de l’indépendance américaine, François-Xavier d’Herbais de Thun, la tombe modeste de Juste Aimable Potin, dernier gardien de la batterie de Bloscon, de Joseph Gras, médecin de marine, né à Roscoff et marié à Saint-Pierre et Miquelon, le monument en l’honneur de Charles Marty, né à Nantes, du co-pilote néo-zélandais Frank William Stout, de Gabriel Bertin, victime civile Mort pour la France le 22 juin 40 à l’Hôtel de France, transformé en hôpital complémentaire.
Tombe de F. W Stout
 
La maison Saint-Luc était hôpital complémentaire dès novembre 39. Sept soldats y sont morts du 26 février au 29 août 1940 et ont été inhumés dans le cinquième carré à gauche, premier et deuxième rangs, une concession perpétuelle leur a été accordée mais aucune  plaque ne rappelle leurs noms et nous regrettons que le nom d’Hammou ben Allal, officiellement Mort pour la France, ne soit pas encore gravé sur le monument aux Morts.
 
 
 
 
 

jeudi 13 septembre 2018

JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE. Le cimetière du Vil : terre de partage

Samedi 15 septembre à 16 h
Visite guidée par Dany Guillou-Beuzit
 

L’association Cimetière du Vil  propose une  visite, qui s’inscrit dans le  thème des journées européennes du patrimoine pour 2018 « L’art du partage ».
 
Depuis des siècles, Roscoff est ouvert sur le monde.
Certains quittent le pays pour des contrées parfois lointaines mais reviennent y finir leurs jours ou souhaitent être inhumés dans leur terre natale.

 
D’autres viennent d’autres régions fran-çaises ou de l’étranger (négociants, mili-taires, douaniers, artistes, enseignants, scientifiques, blessés ou  malades) et parfois meurent à Roscoff, loin  de leur pays d’origine.
 
Les inscriptions tombales du cimetière du Vil reflètent ce double mouvement.
 

mardi 4 septembre 2018

FORUM DES ASSOCIATIONS DIMANCHE 9 SEPTEMBRE

Notre association sera présente au
 
FORUM DES ASSOCIATIONS
 
Salle polyvalente de Lagadennou
 
Dimanche 9 septembre 2018 de 10 h à 13 h
 
 

jeudi 2 août 2018

Assemblée générale du 27 juillet 2018 :




L’assemblée générale de l’association s’est tenue vendredi 27 juillet 2018 à l’espace Mathurin Méheut.
Dans le rapport moral, la présidente, Michèle Cartier, a d’abord souligné les satisfactions de l’année écoulée : le nombre d’adhérents en augmentation, 124 membres, soit 31 de plus qu’en 2017, le succès de l’exposition « Le Cimetière du Vil : 180 ans d’histoire » et ses 896 visiteurs à l’Abri du canot de sauvetage en septembre dernier, les trois visites guidées sur des thèmes différents, le vote par le conseil municipal d’une concession perpétuelle à titre honorifique pour les scientifiques Georges Teissier, ancien directeur de la Station Biologique et Hélène Karsakoff, algologue. Elle constate avec plaisir une augmentation des demandes de renseignements via le blog, alimenté régulièrement par des articles sur des sujets d’intérêt patrimonial.

La présidente a fait part, en revanche, des regrets de l’association qu’il n’y ait toujours aucune signalétique indiquant le cimetière du Vil.
La demande conjointe avec l’association des  anciens combattants d’inscrire sur le Monument aux Morts le nom d’Hammou Ben Allal, Mort pour la France à Roscoff le 18 avril 1940, n’a pas encore été suivie d’effet ; la demande s’appuie sur une ordonnance du 28 décembre 2015 prévoyant l'inscription du nom du défunt sur un monument de sa commune de naissance ou de son dernier domicile ; elle sera donc réitérée ainsi que la demande de signalétique.

L’association incite les familles à renouveler leurs concessions échues et à entretenir leurs tombes pour éviter que le cimetière se vide. La liste des douze concessions échues pouvant être reprises sans préavis est affichée à l'entrée du cimetière. Trois échues en 2018 sont renouvelables dans les deux ans.
Le rapport moral et le bilan financier ont été votés à l’unanimité. Dany Guillou-Beuzit, Jean-Pierre Cartier et Marie-Renée Jung ont été réélus au conseil d’administration.
 
L’association sera présente au forum des associations le 9 septembre,  participera aux Journées Européennes du Patrimoine, continuera les visites guidées pour mettre en valeur le cimetière du Vil, mémoire de Roscoff.

mercredi 11 juillet 2018

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 27 JUILLET 2018

L'association CIMETIERE DU VIL

tiendra son assemblée générale ordinaire

Vendredi 27 juillet 2018 à 17 h

Espace Mathurin Meheut - Salle Rannic à Roscoff

 

La salle sera ouverte dès 16 h 30

pour vérification du quorum

 et renouvellement des adhésions.

Vous êtes cordialement invités à y participer.

 

mercredi 9 mai 2018

À LA DÉCOUVERTE DU KERSANTON


Le 2 mai 2018, après une matinée bien pluvieuse et un vent persistant, les visiteurs étaient peu nombreux à répondre à l’invitation de l’association à venir découvrir le cimetière du Vil mais ils ont montré de l’intérêt, ont posé des questions et même pris des notes.


Devant la chapelle Bagot. Cliché Rémy Sanquer.
 Après un rapide historique des cimetières de Roscoff, Dany Guillou-Beuzit a expliqué ce qu’était le kersanton, « la seule roche au monde qui doit son nom à un toponyme breton » d’après Louis Chauris. Le hameau de kersanton, en Loperhet, est à l’origine du terme scientifique de kersantite. Ce n’est pas un granite mais une roche composée d’amphibole, de mica, de feldspath et de quartz. Il en existe plusieurs variétés de composition différente et de couleur allant du gris bleuâtre au presque noir, le plus estimé. Sa particularité : c’est une roche tendre quand elle vient d’être extraite et donc plus facile à sculpter que le granite, qui durcit ensuite à l’air et devient résistante. Elle a été beaucoup utilisée pour la statuaire et dans l’art funéraire en Finistère jusqu’au 20e siècle. Pour un non-spécialiste, il est parfois difficile de le distinguer d’un granite quand il est assez clair.
Tombe de Joseph SALAUN
Nous avons d’abord observé le tombeau néo-classique de la famille Mallebay (1 D-1-1) avec son fronton triangulaire et acrotères, en kersanton, puis la tombe de Joseph Salaun (1D-1-10), récemment remise en état, avec son socle de croix imitant une rocaille, portant un parchemin gravé.
Le monument de Joseph Yves Servet (1D-4 et 5) est sans doute le plus représentatif de ce que permet le kersanton, la finesse de sculpture du canot à clins, de la grosse chaîne d’une ancre de marine reposant sur la rocaille où se devine le nom de l’entreprise de Brest Metterie, à qui Servet avait commandé le monument après avoir obtenu quatre concessions en décembre 1893.


Monument du capitaine SERVET
La chapelle néo-classique de la famille Bagot, commandée par Alphonse Bagot, ancien maire de Roscoff de 1843 à 1848, est signée du tombier brestois Jules Poilleu. La concession à perpétuité est prise en 1875 pour un emplacement de dimensions supérieures aux dimensions habituelles (4,6 m sur 4 m) à l’angle nord-est pour y édifier la chapelle en kersanton de plan rectangulaire.
 
Chapelle BAGOT : détails du fronton triangulaire, acrotères et symbole du sablier ailé








Les tombes jumelles de la famille Pétel, en forme de maies, ne sont pas en kersanton mais en granite gris reposant sur pattes de lion en marbre blanc. Les croix rondes avec feuilles de lierre sont en revanche sculptées en kersanton.


Lors d’une précédente visite, l’histoire de la famille d’Herbais et alliés avait été évoquée, celle de François Xavier d’Herbais de Thun, qui a participé à la guerre d’Indépendance des États-Unis, et celle de ses fils pendant la Révolution.
Nous avons donc simplement regardé les armoiries en kersanton de la tombe la plus à l’est ; à droite, les armoiries de Floyd avec un chevron accompagné de trois corneilles, et à gauche, les armoiries d’Herbais dont le blason est : « d'argent au lion de gueules armé, couronné et lampassé d'or, à l'orle de huit coquilles d'azur», armoiries conjointes surmontées de la couronne comtale et encadrées de lions dressés.






Pour terminer la visite, nous avons tenu à voir deux tombes menacées de disparition avant l’été : celle de Madeleine Péculier, née à Paris et décédée à 10 ans, au préventorium de la clinique de l’Aber avec sa petite croix latine ronde en kersanton, émouvante avec le livre de marbre blanc portant autrefois une photo qui a pâli avec le temps et son petit ange en biscuit (2G-13-2) ; celle de Juste Aimable Potin (2G-10-06), décédé en 1877 ; la dalle de schiste ardoisier où est gravé « gardien de batterie au fort Bloscon » est surmontée elle aussi d’une petite croix latine sur socle en kersanton.









mercredi 18 avril 2018

2 MAI 2018 à 15 H - PROCHAINE VISITE GUIDÉE DU CIMETIERE DU VIL

 
 
La prochaine visite guidée du cimetière du Vil aura lieu

Mercredi 2 mai 2018 à 15 h
 
Dany Guillou-Beuzit évoquera la création du cimetière
 et à travers quelques monuments, l'utilisation du kersanton dans l'art funéraire.
 
Rendez-vous à l'entrée du cimetière,
rue Edouard Corbière.
(selon conditions météo)
 


Tombe de la famille LE MAT
Chapelle BAGOT
Tombe du Commandant SERVET




jeudi 5 avril 2018

Juste Aimable Potin - 1828-1877

Une liste des concessions échues a été affichée depuis peu à l’entrée du cimetière du Vil.
Trois sont ou seront échues en 2018.
Nous vous rappelons que vous pouvez les renouveler dans les deux ans après la date d’échéance (tarifs 2018 : en pleine terre 190 € pour 30 ans, 300 € pour 50 ans).



 
Dans la tombe 2G-10-06, qui risque bientôt de disparaître, est inhumé Juste Aimable Potin.  

Qui était cet homme aux doux prénoms ?

La tombe est simple : une dalle de schiste ardoisier, surmontée d'une petite croix latine sur socle en kersanton.





Sa famille a fait graver ces mots


ICI REPOSE
 Juste Aimable POTIN
 Gardien de batterie
 au fort Bloscon
 époux de dame Virginie
FARGEAS
 décédé le 15 avril 1877
 à l’âge de 49 ans

 

La déclaration de décès est faite par Olivier Craignou, maître au cabotage et Alexandre Marcel, contrôleur d'armes en retraite, car en 1877, la batterie de Bloscon n'est déjà plus en service.


Extrait du plan des travaux approuvés par Vauban lui-même en 1694

L'ancien  ensemble fortifié de la pointe de Bloscon avait repris du service sous Louis XIV.

"Construit en deux mois, le fort se composait d'une batterie engazonnée de 13 canons, d'un corps de garde avec mât de pavillon, d'un magasin à poudre et d'un magasin d'artillerie. La gorge du fort, séparée du continent par un fossé sec, était fermée par une palissage et un pont-levis dont le bois fut acheté grâce à l'argent collecté par Monsieur de Trofagan, gouverneur des villes de Saint-Pol-de-Léon, de Roscoff et de l'Île de Batz (Archives du Génie. Places abandonnées : Roscoff)".

Quand Jacques Cambry vient à Roscoff un siècle plus tard, il se contente de remarquer, "d'après l'observation de la commune de Roscoff, qu'il serait à souhaiter qu'on changeât les pièces de trop faible calibre, placées sur les batteries", celle de Bloscon et celle du fort La Croix.

Juste Aimable Potin est déjà dit gardien de batterie, en 1865, quand sa femme accouche de leur fils Eugène, dans leur demeure du fort Bloscon.

La batterie est mentionnée dans les Archives du Génie jusqu'en 1870 puis est déclassée à une date qui nous est inconnue. Bâtiments et terrains militaires de l'ancien fort Bloscon sont vendus aux enchères le 15 février 1900 et la caserne est surélevée pour devenir maison particulière.

Bloscon vers 1903


Juste Aimable Potin en a-t-il été le dernier gardien ? Né à Quillebeuf dans l'Eure, avait-il été muté à Roscoff comme militaire ou était-il un simple civil ?

Quelques mots gravés sur une tombe, des actes d'état-civil, nous permettent d'évoquer des vies passées.

Le cimetière du Vil, Mémoire de Roscoff, doit être préservé.