jeudi 22 juillet 2010

Compte-rendu de l'assemblée générale du 2 juillet 2010


Environ 70 personnes se sont retrouvées salle Rannic, à l’espace Méheut à Roscoff, le vendredi 2 juillet pour une réunion d’information sur la fermeture du cimetière du Vil, suivie de la première assemblée générale.
Le président Gérard Lot a d’abord fait l’historique de la toute jeune association « Cimetière du Vil », dont les statuts ont été déposés le 5 juin dernier.
Elle réunit des Roscovites de souche mais aussi de nouveaux arrivants, d’opinions politiques différentes, parfois même opposées, aux motivations variées : affectives pour ceux qui ont de la famille au cimetière du Vil, spirituelles, culturelles, philosophiques pour conserver ce lieu de méditation, esthétiques, historiques.
Tous s’interrogent sur les motifs qui a conduit la municipalité à faire voter la délibération engageant la procédure de fermeture le 18 décembre dernier (votée à la majorité de 14 voix pour et 12 contre).
« Nous souhaitons défendre un bien commun à tous ceux qui aiment le passé et la beauté de leur pays. Il ne s'agit pas de défendre telle ou telle tombe de telle ou telle famille mais de conserver un cimetière qui depuis la première moitié du XIXe siècle concentre et résume l'histoire d'une communauté.
Huit communes de France, dont trois en Bretagne, possèdent un cimetière en bord de mer qu'elles chérissent et protègent comme un bien précieux. Celui de Sète a été chanté par le poète Paul Valéry sous le nom de cimetière marin. Pourquoi Roscoff qui possède le même trésor serait-elle la seule commune à le brader et le laisser se détériorer ?
Nous n'avons pas trouvé trace d’une décision de translation de l’ancien cimetière vers le nouveau, pas même une interdiction d’inhumation en pleine terre. Les différentes municipalités, craignant probablement les effets d’une décision brutale et un coût trop élevé pour les budgets d’une mandature, ont préféré biaiser, pendant des années, et agir insidieusement auprès des familles en les persuadant qu’elles devaient déménager les leurs ou en leur affirmant qu’il n’était plus possible d’y inhumer.
Que voulons-nous ?
Nous voulons essentiellement conserver au Cimetière du Vil sa destination première en permettant à tous ceux qui le souhaitent d’inhumer leurs proches en pleine terre ou en caveau, entre quatre planches ou sous un monument. Nous souhaitons également la création d’un columbarium et d’un espace pour la dispersion des cendres. »
Pierre Cuzon, secrétaire de l’association, a ensuite pris la parole : « Comment transmettre aux nouvelles générations l’histoire si l’on gomme de la ville les lieux qui témoignent de son histoire ? C’est plus qu’une erreur, c’est une faute.
Quand plus personne n’a en mémoire l’existence d’un défunt depuis de longues années, c’est au cimetière que les visiteurs y retrouvent une trace, un nom, des dates, parfois une profession.
Dans la situation juridique floue et incertaine, les familles ne doivent pas céder aux pressions de la municipalité s’ils souhaitent que leurs défunts restent dans ce cimetière du Vil. Les départs “volontaires” accélèrent indirectement la fermeture effective du cimetière. »
Le seul argument avancé pour motiver la fermeture du cimetière est le danger que présenteraient certaines tombes, or la municipalité n’y croit pas elle-même sinon comment expliquer qu’elle ait invité la population roscovite à commémorer les cérémonies du 8 mai au cimetière du Vil cette année encore.
Ceci dit, s’il y a une dangerosité, il faut en chercher les causes. S’il s’agit d’une faute du concessionnaire, la ville peut exiger de celui-ci les travaux de sécurisation. Souvent une s’incline par suite du transfert de tombes voisines si le terrain n’a pas été stabilisé. Le maintien du bon état des cimetières relève de la responsabilité de la ville.
Le Président Gérard Lot a ensuite donné la parole au public ; les questions et les remarques ont été nombreuses.
  • Pourquoi un jardin si proche de la promenade du Vil (promenade Victor-Lefranc) ?
  • Est-il possible d’avoir deux cimetières dans une commune ?
  • Est-il vrai que la Station Biologique a des visées sur le terrain ?
  • Il y a autant de tombes penchées dans le nouveau cimetière que dans le cimetière du Vil. Faut-il pour autant fermer le nouveau cimetière ?
  • Curieusement, sauf erreur, il n’y a pas de panneaux dans la ville indiquant ce cimetière du Vil, comme s’il était déjà « rayé » de la carte depuis longtemps.
Beaucoup d’interrogations sur l’expression « tombes remarquables » qui resteraient en place. Comment seront-elles choisies, sur quels critères ?
Si le cimetière est « fermé », seuls pourraient rester des tombeaux vides (cénotaphes).
Beaucoup témoignent de pressions exercées pour déménager rapidement sous prétexte que cela coûterait plus cher après.
Une projection vidéo a permis à l’assistance de se rendre compte de l’état du cimetière, tombes abandonnées ou parfaitement entretenues, ainsi que de la beauté du site face à l’île de Batz.
Les adhérents à l’association ont ensuite désigné les membres du Conseil d’Administration.
Bureau :
  • Gérard Lot, Président,
  • Camille Oulhen, Trésorière,
  • Pierre Cuzon, Secrétaire,
  • Michèle Cartier, Secrétaire-adjointe.
Autres membres, élus à l’unanimité :
  • Angélina Cattois,
  • Annick Chardronnet,
  • Dany Guillou,
  • Christiane Le Guerch,
  • Christine Lejeune-Bagot,
  • Bertrand de Kerdrel,
  • Joseph Riou,
  • Jacques Thubert.
Association « Cimetière du Vil »,

jeudi 1 juillet 2010

Interview de Gérard LOT, par Ouest-France - 1er juillet 2010

Avant la première assemblée générale de l'association, notre président explique en répondant à trois questions du correspondant de presse, son intérêt pour Roscoff et la sauvegarde du Cimetière du Vil.


Il dit sa sérénité, son calme mais aussi sa détermination d' obtenir le maintien de ce cimetière chargé d'histoire.


Gérard Lot, un président d'association serein mais inquiet - Roscoff

jeudi 01 juillet 2010


"Amoureux du passé de Roscoff, Gérard Lot est président de l'association cimetière du Vil.

Trois questions à...
Gérard Lot, président de l'association Cimetière du Vil, dont la première assemblée générale se tiendra ce vendredi 2 juillet à l'Espace Mathurin-Méheut, à 20 h 30.
Qui êtes-vous ?
Mon arrière-grand-père a posé le pied à Roscoff vers 1870. Ma mère a repris la maison familiale au décès de mon grand-père. J'ai été scolarisé dans l'école des Frères (aujourd'hui maison de retraites des Frères de Ploërmel, rue Albert de Mun) pendant la guerre quand ma famille s'est réfugiée en Bretagne. Mes soeurs étaient dans l'école des Soeurs. Mon père était Officier de marine, ce qui explique que j'ai pu bouger souvent, sans être basé nécessairement rue Armand-Rousseau, dans la maison familiale.
Pourquoi cette présidence tout à coup ?
À presque 80 ans, il ne s'agit pas d'un caprice. Ma famille repose au cimetière du Vil comme beaucoup d'autres personnes enterrées là quand cet endroit était le seul à accueillir les sépultures. Le fait d'apprendre que la municipalité pouvait envisager la fermeture du lieu (conseil municipal de décembre) a provoqué une révolte interne, pour moi. Beaucoup de Roscovites ont eu le même ressentiment, je pense. S'il faut s'engager contre la fermeture du cimetière, j'y suis prêt, aux côtés des défenseurs qui adhérent aujourd'hui à l'association.
Que défendez-vous réellement ?
Nous ne sommes pas en guerre ! Nous demandons à conserver ce cimetière du Vil, par amour de ceux qui y sont enterrés, par amour du passé de Roscoff, par amour du site ouvert sur la mer. Ce lieu conserve la mémoire de nos aïeux et est, aussi, une page de la vie locale de Roscoff (monument aux morts tombés pour la France ; tombe de William Stout, pilote néo-zélandais). Serait-ce normal de laisser faire et renoncer ? La municipalité a avancé des arguments que je ne saurais comprendre. Les adhérents de l'association sont dans ce même registre d'incompréhension. L'assemblée de vendredi devrait le confirmer ! Pour ma part, je suis serein.




Cliquer sur la photo pour l'agrandir